Merveilleusement vivant !
Aujourd’hui j’ai envie de partager avec vous un beau moment traversé d’espoir que j’ai vécu hier. Attirée par son titre « Merveilleux vivant » (n’est-ce pas qu’un titre pareil ça fait du bien ?!), je décidais d’aller visiter l’exposition qui se tient dans les jardins de l’Abbaye de l’Escaladieu à Bonnemazon dans les Hautes Pyrénées. Je suis pour quelques semaines loin de Paris, en immersion sur la terre de mes ancêtres pyrénéens, et y ai transporté toute ma petite entreprise farsonnage pour travailler au gré du chant des oiseaux…

Et me voici dans les jardins de l’Abbaye à la découverte de « Merveilleux vivant », déambulant dans une délicieuse harmonie végétale. De l’air de l’air de l’air ! Respirer à pleins poumons, s’imbiber le regard de verts, flirter du bras avec les hautes tiges, se sentir si petite au pied d’un arbre remarquable… J’ai appris ici la signification des « arbres remarquables ». Il s’agit d’arbres répertoriés au patrimoine pour leur rareté, leurs spécificités, leurs dimensions, force symbolique ou autre.

Et dans cet océan de plénitude, des oeuvres in situ, comme des êtres cachés dans la végétation, se distinguent de ci de là… qui nous parlent de notre lien à la nature, à notre humanité ou à notre inhumanité, et à nous-mêmes. Autant de petites et grandes questions nichées dans chaque oeuvre qui résonnent particulièrement aujourd’hui.
Erika Breton, commissaire de l’exposition, saura mieux en parler que moi ! Mais en ces temps troublés j’avais envie de laisser un témoignage de ce que m’évoque « Merveilleux vivant »… Un temps de pause pour continuer à mener une réflexion sur le vivant, mais surtout sur les connexions du vivant, ou plutôt DES vivants. Qu’est ce que l’on définit comme étant vivant? Et surtout, comment les vivants s’entrelacent ? Parfois s’attirent, s’épousent, s’harmonisent et dialoguent. Parfois s’oublient, se négligent, ou s’opposent. C’est ce que nous avons tous ressenti durant cette période COVID, un déchirement des vivants, entre nous, notre planète et jusqu’à la prise de conscience de notre propre finitude. Mais également de nouveaux tissages entre les êtres, leurs choix, leurs types d'idéaux, leurs créativités, leurs élans partagés, leurs solidarités. Nous sommes amenés à réfléchir au-delà de notre propre espace et de notre propre personne pour construire nos lendemains. Et surtout avec la conscience d’appartenir à un tout, multiple et diversifié. C’est ce « tout », fait de liens, symboliques, scientifiques, poétiques, ou politiques que j’ai trouvé dans cette exposition déposé au seuil de mon imaginaire.
Et passer par cette case « imaginaire » c’est se sentir « merveilleusement vivant » !